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Les combattants de la Territoriale n'ayant pas été honorés, on a presque oublié aujourd'hui le rôle important et l'engagement de ces vieux de plus de 34 ans. Les noms des soldats du « <i>86e Coz</i> » ne sont généralement pas cités dans les rétrospectives historiques, saut peut-être s'ils y ont laissé leur vie auquel cas ils ont droit à une ligne sur le monument aux morts. Au-delà de Jean-Marie Mocaer, citons au moins trois autres poilus gabéricois incorporés dans le 86e régiment territorial : Alain Jezequel, Jérôme Pierre Daoudal et Jean Louis Taboret. | Les combattants de la Territoriale n'ayant pas été honorés, on a presque oublié aujourd'hui le rôle important et l'engagement de ces vieux de plus de 34 ans. Les noms des soldats du « <i>86e Coz</i> » ne sont généralement pas cités dans les rétrospectives historiques, saut peut-être s'ils y ont laissé leur vie auquel cas ils ont droit à une ligne sur le monument aux morts. Au-delà de Jean-Marie Mocaer, citons au moins trois autres poilus gabéricois incorporés dans le 86e régiment territorial : Alain Jezequel, Jérôme Pierre Daoudal et Jean Louis Taboret. | ||
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Version du 13 juillet 2024 à 11:51
Un poilu de 36 ans mobilisé dans le "86e Coz"
Cette semaine une thèse sur le traitement de l'aliénation au XIXe siècle en basse-Bretagne et le même constat d'inégalité sociale dans les mémoires de l'aliéné Jean-Marie Déguignet en 1902-1905.
À une lettre finale près, le nom-prénom de l'auteur des "Aliénés" renvoie à un autre mémorialiste breton, l'auteur des légendes de la mort et premier éditeur des mémoires de Déguignet en 1905.
L'agrégé et docteur en histoire Anatole Le Bras (et non Braz comme son presque homonyme) a rassemblé en 2024 dans un livre publié aux Editions du CNRS ses recherches au croisement de l'histoire sociale et de l'histoire de la psychiatrie au XIXe siècle en se basant sur des trajectoires d'individus internés à l'asile Saint-Athanase de Quimper, l'hospice pour femmes de Morlaix et la Maison de santé de Ville-Évrard.
L'ouvrage est émaillé de statistiques, de remises en contexte des lois et politiques sociales, et surtout de nombreux témoignages d'internés et de soignants. Le patient Déguignet, qui a séjourné dans l'établissement de Quimper entre 1902 et 1905, est cité brièvement pour son appréciation du gîte et du couvert dont il bénéficie en tant qu'indigent : « Pour moi, je n’ai jamais été si bien logé, ni mieux nourri de ma vie ».
Les mémoires de Déguignet sur sa fin de vie d'aliéné à l'hôpital au début de XXe siècle pourraient très bien illustrer encore le constat d'Anatole Le Bras : « La notion de dangerosité est suffisamment labile pour permettre d’agréger au domaine de la folie une grande diversité de tares, de pathologies et de déviances, mais aussi de formes de vulnérabilité ».

Jean-Marie Mocaër reste dans le « 86e Coz » jusqu'en mars 1917, ce qui veut dire qu'il participe à la défense de la place de Brest, au camp retranché de Paris Est, au regroupement à Provins, puis à Reins, aux combats dans l'Aisne (1915), la Somme et en Champagne (1916). En 1917 il ne part pas en Flandres avec le 86e, il reste en Champagne et Seine et Marne jusqu'en 1918 au sein du 1er Escadron du Train des équipages militaires.
Jean-Marie Mocaer n'aura ni citation militaire, ni croix de guerre honorifique réservées aux combattants du front. Il touchera quand même les 2 médailles données automatiquement à tout soldat et personnel militaire et soignant : la médaille commémorative dite « médaille des poilus » votée en 1920 par la Chambre et le Sénat, et la médaille interalliée dite « médaille de la Victoire » décidée par le maréchal Foch en 1922.
Les combattants de la Territoriale n'ayant pas été honorés, on a presque oublié aujourd'hui le rôle important et l'engagement de ces vieux de plus de 34 ans. Les noms des soldats du « 86e Coz » ne sont généralement pas cités dans les rétrospectives historiques, saut peut-être s'ils y ont laissé leur vie auquel cas ils ont droit à une ligne sur le monument aux morts. Au-delà de Jean-Marie Mocaer, citons au moins trois autres poilus gabéricois incorporés dans le 86e régiment territorial : Alain Jezequel, Jérôme Pierre Daoudal et Jean Louis Taboret.

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