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===Les fiches de 6 prisonniers politiques déportés===
===Les fiches de 6 prisonniers politiques déportés===
<hr style="border: 1px black;" />{{DISPLAYTITLE:Billet du 08.02.2025}}
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{{ContentGrid|content={{Box|{{Blue|On trouvera ci-dessous les dossiers relatifs aux gabéricois revenus des camps de déportation où ils ont été prisonniers en raison de leurs opinions politiques ou d'activités considérées comme terroristes, ceci grâce au dossier numérisé des fiches cartonnées conservées aux Archives départementales du Finistère, cotes 1397 W 01 (A à K) et W 02 (L à Z).}}  
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[[Image:Auschwitz.jpg|left|120px|link=1945-46 - Le fichier départemental des Prisonniers politiques et déportés]]Le fichier départemental finistérien est constitué de plus de 2200 fiches cartonnées recto/verso contenant les diverses informations suivantes afin de coordonner les aides après la libération des prisonniers : l'état civil et optionnellement la description physique de l'individu ; les lieu, date et motif de l'arrestation dans le département ; les possibles lieux et dates d'internement dans les camps en France et en Allemagne ; les secours potentiellement déjà reçus.
[[Image:Auschwitz.jpg|left|120px|link=1945-46 - Le fichier départemental des Prisonniers politiques et déportés]]Le fichier départemental finistérien est constitué de plus de 2200 fiches cartonnées recto/verso contenant les diverses informations suivantes afin de coordonner les aides après la libération des prisonniers : l'état civil et optionnellement la description physique de l'individu ; les lieux, dates et motifs de l'arrestation dans le département ; les possibles lieux et dates d'internement dans les camps en France et en Allemagne ; les secours potentiellement déjà reçus.


On y trouve en majorité des natifs du département, mais aussi d'autres départements français et pays étrangers (de nombreux espagnols, d'Afrique du Nord, quelques russes ...) sous la condition d'avoir été arrêtés sur le territoire finistérien. Par contre, les français ou étrangers arrêtés ailleurs n'y figurent pas, ainsi que tous les prisonniers de guerre au statut de KG ("Kriegsgefangener"). De même, il manque les prisonniers morts en déportation et les travailleurs déplacés du STO (Service du travail obligatoire).
On y trouve en majorité des natifs du département, mais aussi d'autres départements français et pays étrangers (de nombreux espagnols, d'Afrique du Nord, quelques russes ...) sous la condition d'avoir été arrêtés sur le territoire finistérien. Par contre, les français ou étrangers arrêtés ailleurs n'y figurent pas, ainsi que tous les prisonniers de guerre au statut de KG ("Kriegsgefangener"). De même, il manque les prisonniers morts en déportation et les travailleurs déplacés du STO (Service du travail obligatoire).


Pour Ergué-Gabéric on trouve six noms. Les deux plus connus sont respectivement Hervé Bénéat et Jean Le Corre (cf. la photo ci-après avec leurs initiales HB et JLC), tous deux domiciliés au Bourg, héros du casse des locaux du STO le 14 janvier 1944 à Quimper et souvent cités lors des commémorations locales :  
Pour Ergué-Gabéric on note six noms. Les deux plus connus sont respectivement Hervé Bénéat et Jean Le Corre (cf. la photo ci-après avec leurs initiales HB et JLC), tous deux domiciliés au Bourg, héros du casse des locaux du STO le 14 janvier 1944 à Quimper et souvent cités lors des commémorations locales :  
* Hervé Bénéat : « <i>Orphelin. Instituteur stagiaire. Célibataire.</i> », les rédacteurs de la fiche s'interroge sur la certitude de son décès : il est bien décédé le 24 avril quelques jours après la libération du camp de Neuengamme.
* Hervé Bénéat : « <i>Orphelin. Instituteur stagiaire. Célibataire.</i> », les rédacteurs de la fiche s'interrogent sur la certitude de son décès : il est bien décédé le 24 avril quelques jours après la libération du camp de Neuengamme.
* Jean Le Corre : arrêté par la « <i>G.F.P</i> » (police secrète de l'armée allemande), déporté dans le même camp qu'Hervé Bénéat. Quand il revient au pays, il est bénéficiaire d'un dossier de secours : « <i>Soutien de famille. Ressources familiales avant arrestation : gain du fils. Après : néant. Secours : F.F.I. 6-1-1945 : 2000, attestation pour vestiaire complet ; 23-5-45 Avance sur prime (N° 1089) : 1000, colis de Croix Rouge. Père : 54 ans, maçon au chômage. Mère : 52 ans, malade, 2 enfants dont 1 étudiant à charge.</i> ». Il échappe aux camps en Allemagne en s'évadant de la prison de Chalon sur Marne.
* Jean Le Corre : arrêté par la « <i>G.F.P</i> » (police secrète de l'armée allemande), déporté dans le même camp qu'Hervé Bénéat. Quand il revient au pays, il est bénéficiaire d'un dossier de secours : « <i>Soutien de famille. Ressources familiales avant arrestation : gain du fils. Après : néant. Secours : F.F.I. 6-1-1945 : 2000, attestation pour vestiaire complet ; 23-5-45 Avance sur prime (N° 1089) : 1000, colis de Croix Rouge. Père : 54 ans, maçon au chômage. Mère : 52 ans, malade, 2 enfants dont 1 étudiant à charge.</i> ». Il échappe aux camps en Allemagne en s'évadant de la prison de Chalon sur Marne.
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* Jean Herry : né en 1925, il est déporté dans les mêmes camps que Louis Cogent. Jean a pour frère Pierre (né en 1921) et Émile (né en 1928, patron de l'hôtel-restaurant de l'Orée du bois à Stang-Venn).
* Jean Herry : né en 1925, il est déporté dans les mêmes camps que Louis Cogent. Jean a pour frère Pierre (né en 1921) et Émile (né en 1928, patron de l'hôtel-restaurant de l'Orée du bois à Stang-Venn).


* Jean Ravaille : né à Rochefort, domicilié à Paris avant son arrestation par la G.F.P. <ref name=GFP>{{G.F.P.}}</ref> pour défaut de carte de travail. Après son retour des camps en Allemagne, il est résidant à Stang-Venn.
* Jean Ravaille : né à Rochefort, domicilié à Paris avant son arrestation par la G.F.P. pour défaut de carte de travail. Après son retour des camps en Allemagne, il est résidant à Stang-Venn.


* Mathias Louet : né à Briec, il déménage à Lestonan à l'âge de 3 ans, son père ayant été embauché comme manœuvre à la Papeterie de l’Odet. Il suit les classes de l'instituteur public Jean Lazou. Dans sa fiche son arrestation est détaillé ainsi « <i>Arrêté le 2 mars 1943 à Quimper par la Police française. Résistant avant le 1er janvier 1941 : Parti communiste, groupe FFI Ste Ménéboulet (Marne). Motif arrestation : activité communiste. Cause inconnue.</i> ». Il ne connaîtra pas les camps en Allemagne car il réussit à s'évader de la prison de Chalon-sur-Marne.
* Mathias Louet : né à Briec, il déménage à Lestonan à l'âge de 3 ans, son père ayant été embauché comme manœuvre à la Papeterie de l’Odet. Il suit les classes de l'instituteur public Jean Lazou. Dans sa fiche son arrestation est détaillé ainsi « <i>Arrêté le 2 mars 1943 à Quimper par la Police française. Résistant avant le 1er janvier 1941 : Parti communiste, groupe FFI Ste Ménéboulet (Marne). Motif arrestation : activité communiste. Cause inconnue.</i> ». Il ne connaîtra pas les camps en Allemagne car il réussit à s'évader de la prison de Chalon-sur-Marne.

Version actuelle datée du 15 avril 2025 à 09:47

Les fiches de 6 prisonniers politiques déportés


On trouvera en ligne les dossiers relatifs aux gabéricois revenus des camps de déportation où ils ont été prisonniers en raison de leurs opinions politiques ou d'activités considérées comme terroristes, ceci grâce au dossier numérisé des fiches cartonnées conservées aux Archives départementales du Finistère, cotes 1397 W 01 (A à K) et W 02 (L à Z).

Auschwitz.jpg
Le fichier départemental finistérien est constitué de plus de 2200 fiches cartonnées recto/verso contenant les diverses informations suivantes afin de coordonner les aides après la libération des prisonniers : l'état civil et optionnellement la description physique de l'individu ; les lieux, dates et motifs de l'arrestation dans le département ; les possibles lieux et dates d'internement dans les camps en France et en Allemagne ; les secours potentiellement déjà reçus.

On y trouve en majorité des natifs du département, mais aussi d'autres départements français et pays étrangers (de nombreux espagnols, d'Afrique du Nord, quelques russes ...) sous la condition d'avoir été arrêtés sur le territoire finistérien. Par contre, les français ou étrangers arrêtés ailleurs n'y figurent pas, ainsi que tous les prisonniers de guerre au statut de KG ("Kriegsgefangener"). De même, il manque les prisonniers morts en déportation et les travailleurs déplacés du STO (Service du travail obligatoire).

Pour Ergué-Gabéric on note six noms. Les deux plus connus sont respectivement Hervé Bénéat et Jean Le Corre (cf. la photo ci-après avec leurs initiales HB et JLC), tous deux domiciliés au Bourg, héros du casse des locaux du STO le 14 janvier 1944 à Quimper et souvent cités lors des commémorations locales :

  • Hervé Bénéat : « Orphelin. Instituteur stagiaire. Célibataire. », les rédacteurs de la fiche s'interrogent sur la certitude de son décès : il est bien décédé le 24 avril quelques jours après la libération du camp de Neuengamme.
  • Jean Le Corre : arrêté par la « G.F.P » (police secrète de l'armée allemande), déporté dans le même camp qu'Hervé Bénéat. Quand il revient au pays, il est bénéficiaire d'un dossier de secours : « Soutien de famille. Ressources familiales avant arrestation : gain du fils. Après : néant. Secours : F.F.I. 6-1-1945 : 2000, attestation pour vestiaire complet ; 23-5-45 Avance sur prime (N° 1089) : 1000, colis de Croix Rouge. Père : 54 ans, maçon au chômage. Mère : 52 ans, malade, 2 enfants dont 1 étudiant à charge. ». Il échappe aux camps en Allemagne en s'évadant de la prison de Chalon sur Marne.
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Les quatre autres déportés sont tous du quartier d'Odet-Lestonan et de Stang-Venn :

  • Louis Cogent : fils d'ouvrier papetier, né et résidant à Lestonan, il est pris dans une « rafle » à Landudal, et fait plusieurs camps dans la région de Thuringe où il reçoit des colis. À son retour il se marie en 1947 à Ergué-Gabéric avec Yvette Couré.
  • Jean Herry : né en 1925, il est déporté dans les mêmes camps que Louis Cogent. Jean a pour frère Pierre (né en 1921) et Émile (né en 1928, patron de l'hôtel-restaurant de l'Orée du bois à Stang-Venn).
  • Jean Ravaille : né à Rochefort, domicilié à Paris avant son arrestation par la G.F.P. pour défaut de carte de travail. Après son retour des camps en Allemagne, il est résidant à Stang-Venn.
  • Mathias Louet : né à Briec, il déménage à Lestonan à l'âge de 3 ans, son père ayant été embauché comme manœuvre à la Papeterie de l’Odet. Il suit les classes de l'instituteur public Jean Lazou. Dans sa fiche son arrestation est détaillé ainsi « Arrêté le 2 mars 1943 à Quimper par la Police française. Résistant avant le 1er janvier 1941 : Parti communiste, groupe FFI Ste Ménéboulet (Marne). Motif arrestation : activité communiste. Cause inconnue. ». Il ne connaîtra pas les camps en Allemagne car il réussit à s'évader de la prison de Chalon-sur-Marne.
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En savoir plus : « 1945-46 - Le fichier départemental des Prisonniers politiques et déportés », espaces "Archives" et "Biographies/soldats".

Addendum : la préparation et l'envoi postal du bulletin Kannadig n° 68 de janvier ont connu un petit retard les semaines passées ; il part lundi prochain au plus tard !




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