Billet du 13.09.2025

De GrandTerrier

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Prisonniers de guerre et déportés rapatriés, morts ou blessés aux combats, réfugiés


Après une belle pause estivale, nous voici de retour avec un document d'archives inédit portant sur la Seconde Guerre mondiale.

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En ce début d'année 2025, on avait présenté une extraction du fichier départemental des prisonniers politiques et déportés, document conservé sous la cote 1397 W aux Archives départementales dans lequel on ne trouve que certains acteurs gabéricois.

Dans la même série W, on s'intéresse ici au recensement de toutes les victimes gabéricoises de la seconde guerre (réfugiés, internés, déportés, morts ou blessés au combats). Les fiches de ce dossier 178 W 4-6 ayant été rédigées localement par les services communaux en juillet 1945, les infos biographiques sont bien plus détaillées.

Les fiches biographiques sont précédées d'une lettre d'accompagnement signée par l'adjoint municipal Jean-Louis Thomas et adressée au Service Accueil et Hébergement de Quimper, lettre annexée d'un brouillon de tableau récapitulatif des infos fournies.

Les catégories de victimes recensées, avec entêtes de formulaires différentes, sont les suivantes :

  • 1. Réfugiés (25 fiches, dont Henri Gourlet, Louis Jaccuzi, Alexandrine Donval, Marie-Anne Conan, Mathias Riou)
  • 2 et 3. Internés et déportés libérés ou évadés (2 fiches : Jean-René Cogent et Jean Le Corre Jean)
  • 4. Internés et déportés décédés (1 fiche : Hervé Bénéat)
  • 5. Travailleurs déportés (7 fiches, dont Henri Gourlet, Jean-Louis Coreuff, Marcel Gouvart)
  • 7. Personnes tuées par faits de guerre ou de résistance depuis le 3 septembre 1939 (9 fiches, dont François Balès, Jean-François Lazou, Jean Berri, Yves Benoit)
  • 8. Personnes blessées par faits de guerre ou actions de résistance depuis le 3 septembre 1939 (8 fiches, dont Autret Pierre, Riou René).

Au total 52 fiches pour 51 noms, car Henri Gourlet est compté deux fois, en réfugié et en travailleur déporté.

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A la fin de chaque fiche il y a le nom de l'enquêteur rédacteur, en l’occurrence pour la plupart l'entre elles il s'agit de Jean Le Corre qui est également parmi les victimes : « Circonstances de l'arrestation : à Quimper, pour motif du sabotage contre les bureaux du S.T.O. Quimper le 14 janvier 1944, arrêté par la Gestapo, suite à dénonciation ». À la dernière question portant sur l'histoire de sa captivité, il écrit : « histoire déjà connue et relaté par divers détenus ». L'autre enquêteur est Hervé Barré qui, tout comme Jean Le Corre, est secrétaire de mairie en 1945, et connaît également bien ses compatriotes gabéricois.

Parmi les soldats morts ou blessés au combat, ou en déportation, sont listées toutes les victimes dont on évoque souvent le souvenir : le boulanger Balès, les instituteurs Lazou et Autret, etc. Mais il y a aussi quelques personnes moins connues qui mériteraient une reconnaissance plus importantes : Joseph Carlin, Pierre Duvail, Jean Berri, etc. Et n'oublions pas les travailleurs déportés, en S.T.O. ou en camp, qui ont survécu, mais qui sont passés dans l'anonymat complet.

Quant aux réfugiés, ici au nombre de 25, on n'en parle jamais. Environ un tiers sont des femmes, pour la plupart veuves de guerre sans ressources et sans logement décent. Plus de la moitié sont nés hors de la commune (un italien Louis Jaccuzi, quelques Nantais ou Saint-Nazaire, de Paris), mais hébergés dans la commune, pour beaucoup dans le quartier de Lestonan.

Le critère pour bénéficier d'une aide en tant que réfugié est l'impossibilité de se loger pour cause de maison endommagée ou détruite. Signalons la situation de Mathias Riou dont la maison a été démolie : exerçant le métier de maçon il a plus de ressources pour y remédier. Le métier majoritaire des réfugiés est artisan (mécanicien, matelassière, coiffeur, ouvrier de l'arsenal), très peu de professions agricoles : dans les fermes il y a plus de facilité pour loger et nourrir les survivants de la guerre.


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En savoir plus : « 1945 - Dénombrement gabéricois des victimes de la Seconde Guerre mondiale », espace Archives.




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