Billet du 20.09.2025
L'exécution sommaire de Fañch Balès dans le Maitron
Un des acteurs les plus connus de la résistance gabéricoise en 1940-44 est François/Fañch Balès, un jeune boulanger engagé dans une opération de sabotage des bureaux du S.T.O. de Quimper et exécuté sommairement à l'age de 23 ans à la fin de la dernière guerre mondiale. Tellement connu qu'il a désormais sa notice biographique individuelle dans le mémorial Le Maitron, section des Fusillés et Exécutés 1040-44, animé par un collectif d’une centaine d’auteurs et de chercheurs
François Balès est né le 25 mars 1921 au bourg d'Ergué-Gabéric où son père Jean-Marie exerce le métier de boulanger.
Il est collégien au lycée de la Tour d'Auvergne à Quimper en classe de 6e, et en partie de 5e : « Sous la galerie, j'évite tant bien que mal poursuites et quolibets. "Sale bleu, sale bleu" crie le gros lourdaud qui me traque ... François Balès, un jeune garçon au teint clair, les joues piquées de taches de son, se range à mes côtés. Ses yeux bleu-gris, ombragés de très longs cils, fixent notre adversaire avec une feinte férocité. » (souvenirs de Maurice Dirou).
Il doit travailler très tôt à la boulangerie du bourg d'Ergué, en remplacement de son père malade : « Fañch le boulanger d'An Erge Vras, potache au lycée de la Tour d'Auvergne jusqu'en 1938, avait dû quitter ses études et rejoindre le fournil familial alors qu'il n'était en première. Sa mère venait de mourir de la poitrine. » (Angèle Jacq).
Il participe activement au casse des bureaux du STO de Quimper en janvier 1944, en brûlant notamment les dossiers volés dans le fournil familial : « Fanch nous appela un jour. Nous nous sommes retrouvés avec Pierre Le Moigne et Hervé Bénéat dans un petit réduit, au-dessus du fournil. Il s'agissait de la destruction des dossiers du STO, préparée par le groupe quimpérois, dont il ne connaissait qu'Antoine Le Bris ... Il était 17 h 30. Fanch avait amené la Celta 4 taxi empruntée à son oncle Hervé sans sa permission. A 18 h 15, nous étions au rendez-vous devant l'école de l'Espérance, où s'était installé le STO ... Dans le fournil, nous étions en slip, tant il faisait chaud. Cela dura jusqu'à 4 h 30 du matin environ. » (témoignages de Jean Le Corre).
Ayant échappé à son arrestation par les forces d'occupation, il est nommé responsable du groupe de résistant d'Ergué "Libération-Nord". A la Libération est est membre des "Corps Francs F.F.I.".
Décédé le 29 août 1944 près de Plomodiern lors des combats de la presqu'île de Crozon, il recevra le 23 décembre 1945 à titre posthume la croix de guerre avec étoile d'argent.
Sa mémoire est honorée dans le Dictionnaire en ligne Le Maitron, via une notice rédigée par l'historienne Annie Pennetier : « François Balès, devenu chef de corps franc participa aux combats pour la libération de la presqu’île de Crozon dans la position de la côte 163 et fut tué alors qu’il récupérait des armes laissées par les soldats américains dans leur repli. Son compagnon Jean Grall nota dans son carnet de route, que deux gars veillèrent son corps dans une grange la nuit suivante. »

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