Sant Alar (Ve siècle)

Il serait au Ve siècle un des successeurs de saint Corentin sur le siège épiscopal de Quimper, et est souvent confondu avec saint Éloi, patron des chevaux également, représenté soit en évêque, soit ferrant un pied de cheval.

Saint patron de la paroisse d'Ergué-Armel, il est vénéré également à Ergué-Gabéric par sa marque légendaire sur le site éponyme du Stangala et sa fontaine à Pont-Sant-Alar près de Creac'h-Ergué.
Autres lectures : « La petite statue de l'évêque de Cornouaille Sant Alar/Alan à Kerdévot » ¤ « La fontaine de saint Alar à Creac'h-Ergué » ¤ « DEGUIGNET François-Marie et LE GUENNEC Louis - Contes et légendes du Grand-Ergué » ¤ « Les légendes du Stangala par Louis Le Guennec, Dépèche & Quimper-Cornouaille 1929-34 » ¤ « Les statues de la chapelle de Saint-Guénolé » ¤
Présentation
On sait très peu de choses de la vie de ce saint évêque dont le culte est très répandu dans le diocèse de Quimper. Si l'on en croit le cartulaire de l'église de Quimper, il serait le troisième ou quatrième évêque de Cornouaille sous le nom de « Allorus Sanctus » et serait décédé en l'an 462. Il est célébré le 26 octobre dans le calendrier des saints bretons.
Saint Alar/Alor était à l'origine le saint protecteur des alevins et des alevineurs [1] en raison de la proximité de son nom avec celui-ci, le terme « an alaer » signifiant l'alevineur en breton. Ce n'est que par la suite qu'il est devenu le saint patron des poulains, et par extension, des chevaux. Ceci sans doute, de fait que sa vie étant oubliée au Moyen Âge, il a remplacé saint Éloi.
Sous les noms d'Alar, Alor ou Alour, il est le patron des églises paroissiales de Mespaul, Garlan, Roscanvel et Saint-Éloy, Tréguennec Tréméoc, Plobannalec-Lesconil et Ergué-Armel dans le Finistère et de nombreuses chapelles lui sont dédiées. Une fontaine lui est consacrée à Ergué-Armel où un pèlerinage y est organisé et où on peut jeter des pièces pour favoriser son mariage ou l'arrivée de la pluie.
Son nom a été donné également au ruisseau, vallon et jardin botanique du Stang-Alar à Brest, ainsi qu'à la vallée de l'Odet à quelques kilomètres au nord de Quimper, les gorges du Stangala. Sur ce dernier site une légende principale lui est attachée, à savoir le saut qu'il a effectué d'un versant à l'autre alors qu'il était poursuivi par des brigands.
Des statues polychromes le représentent dans les églises de Pleyben, Brasparts, Locronan, Plozévet et à la chapelle St-Guénolé d'Ergué-Gabéric [2], près du Stangala.
Courant septembre 2017, une statue monumentale de plus de 3m50, en granit de Cleder, a été réalisée par les sculpteurs Patrice Le Guen et Jean-Philippe Drévillon sur le site de la Vallée des saints de Carnoët. Le saint est représenté martelant un fer à cheval sur un établi de forge, la vasque contenant le feu est gravée d'une représentation de la mort ou d'un diable.
Une statue de Sant Alar, identifiée aussi comme un Saint Alain [3], est également présente sur une console du mur intérieur sud du chevet de Kerdévot, entre le retable flamand et l'autel de la Piéta. De bois polychrome et 90 cm de hauteur environ, l'évêque à la barbe blanche fournie fait le geste symbolique de bénédiction de sa main droite, retient un livre sacré et sa crosse épiscopale de l'autre main. À ses pieds est posée une petite enclume de forgeron, formant une figure composite des saints Eloi, Alar, Alor, Alour et Allan, tous patrons protecteurs des orfèvres, des maréchaux-ferrants, des vétérinaires et de la race chevaline.Présence gabéricoise
Et notamment il y a l'histoire de la fuite de saint Alar devant des brigands malfaisants sur les terres gabéricoises et, pour leur échapper, de son saut au-dessus de la vallée encaissée : « La meute le poussait vers un ravin à pic où il devait choir et se tuer en tombant, à moins qu'il ne se rendit. Alar fit mieux. Un bond gigantesque au-dessus de la vallée le porta sans encombre à l'autre bord, et il regagna paisiblement la ville de son protecteur et ami le roi Gradlon, après avoir béni, par delà le gouffre où grondait la rivière l'Odet, ses agresseurs ahuris. ».
Certaines versions disent qu'il était à cheval, et qu'à l'arrivée, côté Kerfeunteun, l'empreinte d'un sabot y est toujours visible sur un rocher près de la passerelle de Meil-Poul.
Jean-Marie Déguignet s'est moqué des légendes des fées et korrigans du Stangala et a également évoqué le saint Alor/Alar, le saint patron de la paroisse d'Ergué-Armel.
La fontaine du saint, localisée à Crec'h-Ergué, est également connue pour son eau qui, une fois tous les 100 ans et pendant une heure, se transformait en vin. Mann Kerouredan qui a vu la fontaine en fonctionnement quand il était gamin précise : « La fontaine ne se trouvait pas au Stangala, elle se trouvait plus en amont, sur les terres de Creac’h-Ergué dominant l’Odet, à gauche d’un sentier qui allait de la ferme de la famille Duvail au hameau de Pont-Saint-Alar ».Galerie de photos
- Ergué-Gabéric
- Carnoët, octobre 2017
- Autres lieux
Annotations
- ↑ Un alevineur est une personne spécialiste de la production d'alevins de poissons en aquaculture, en pisciculture ou en rivière.
- ↑ Étrangement la statue de Sant-Alar de la chapelle St-Guénolé n'était pas inventoriée en début de 20e siècle. Son arrivée mystérieuse est donc plus tardive.
- ↑ Cf. article séparé « La petite statue de l'évêque de Cornouaille Sant Alar/Alan à Kerdévot » ¤ où le chanoine Peyron l'identifie comme un saint Alain, évêque de Quimper.
- ↑ Louis Le Guennec (1878-1935), originaire de Morlaix, a été bibliothécaire de la ville de Quimper. Il a accumulé une très riche documentation sur le Finistère et de multiples croquis réalisés lors de ses balades d'archéologue et de mémorialiste. Dès 1902, il adhère à la Société archéologique du Finistère ; il écrivit de nombreux articles pour le bulletin de cette société, ainsi que de nombreux comptes-rendus dans le journal La Dépêche de Brest.
